Le Ministre de l’Enseignement Supérieur, Tom Erdimi et son collègue celui de l’Éducation Nationale, Mamadou Gana Boukar, ont lancé officiellement ce 24 juin, les épreuves écrites du Baccalauréat, session de juin 2024.
Cet examen intervient cette année dans un contexte où l’école tchadienne se trouve dans un brancard et se dirige tout droit vers le cimetière. Ces futurs bacheliers deviendront probablement les potentiels acteurs de son enterrement. Certainement parmi eux, il y aura des acteurs du secteur de l’éducation.
Déjà sur les 93.605 candidats, plus de 80% ne devraient normalement pas se présenter parce qu’ils n’ont pas le niveau nécessaire. Mais l’expression chance est sur toutes les lèvres de ces candidats et leurs parents, comme si la chance à elle seule pourrait suffire. Or, il n’y a point de chance sans travail.
Triste de le dire, mais ils seront nombreux à obtenir ce fameux BAC probablement avec des mentions « Assez-bien », « Bien » voire « Très bien ». Avec cette même expression, « chance », certains seront les premiers à avoir des places dans les institutions publiques après un tourisme dans les universités étrangères, connues pour la distribution des faux diplômes.
Osons le dire haut et fort, c’est malheureusement ainsi que le système marche dans ce pays où le clientélisme, la complaisance et le népotisme constituent les premiers critères de recrutement dans les affaires publiques.
Pourtant nous sommes les premiers à parler du développement de notre pays. Or, il n’y a guère de développement sans une éducation de qualité. La complaisance et le népotisme ne devraient normalement pas guider les pas vers un secteur aussi sensible comme celui de l’éducation.
Mais combien sont ces personnes qui envahissent le secteur de l’éducation ? Ils sont aussi nombreux et à l’image de l’école tchadienne. D’abord les enseignants qui enseignent dans nos écoles. Loin de parler toute pédagogie, ils ont eux aussi besoin d’une alphabétisation. Comment transmettre un savoir sans avoir les compétences nécessaires? C’est là la question fondamentale.
Si la réelle volonté est de développer le pays, c’est d’abord de mettre l’accent sur l’éducation. La vraie panacée pour l’éducation tchadienne, demeure incontestablement le nettoyage des structures et centres en rapport avec l’éducation. Travail, compétences et mérite devraient être les premiers critères de recrutement au moins dans ce secteur.
Au moment où je signe cet article, le mot chance est effacé de mon vocabulaire. Seul le travail et la compétence apportent le succès.